Les poissons ne ressentent pas la douleur / n’ont pas de conscience.

Parce que le milieu aquatique où ils évoluent nous est étranger et que leurs moyens de communication échappent à nos sens, parce que leur apparence physique diffère tant de la nôtre, beaucoup d'humains ne reconnaissent pas aux poissons un caractère sensible. Il existe des différences de fonctionnement sensoriel entre poissons et mammifères car les poissons vivent en milieu aquatique mais leur système de perception de la douleur est très similaire à celui des oiseaux et des mammifères. Les poissons sont dotés de cellules réceptrices et de voies neuronales dédiées à la nociception, de substances transmettrices spécialisées, de systèmes de traitements des informations dans le cerveau équivalent à ceux des oiseaux et des mammifères. Ils manifestent des réponses électro-physiologiques aux coupures, coups et chocs électriques, des comportements d’évitement (notamment d’évitement acquis des lieux où des expériences désagréables ont été faites).

Les oreilles intérieures des poissons perçoivent tout un monde aquatique que les humains ne peuvent appréhender sans l'aide d'hydrophones. La biologie marine montre que des poissons communiquent par des « vocalisations » des états comme la cour, l'alarme ou la soumission, en même temps que l'espèce, la taille et l'identité individuelle du « locuteur ». Les poissons « parlent » donc sans cordes vocales. En comprimant leurs vessies natatoires, en faisant grincer leurs dents pharyngales, en frottant ensemble certaines de leurs arêtes, ils produisent des sons.

La ligne latérale, organe sensitif que la plupart des poissons possèdent de chaque côté du corps, formée d'une série de poils sensibles alignés de la tête à la queue, détecte les vibrations. Pendant la nage, elle signale au poisson les objets proches grâce aux vibrations qu'ils renvoient, autorisant ainsi la navigation et la localisation précise des proies dans l'obscurité. Chez la plupart des poissons, les papilles gustatives se répartissent non seulement dans la bouche et la gorge, mais aussi sur les lèvres et le museau. Les saumons peuvent parcourir des milliers de kilomètres au cours de leurs migrations, et plusieurs années plus tard, reconnaître à l'odeur leur cours d'eau d'origine. Les anguilles américaines détectent l'alcool à une concentration d'un milliardième de goutte dans 90 m3 d'eau (le contenu d'une grande piscine). D'après sa seule odeur, certains poissons peuvent déterminer l'espèce, le genre, la réceptivité sexuelle, ou l'identité individuelle d'un autre poisson. Les poissons réagissent fortement au fait d'être touchés et leur sensibilité à la lumière est supérieure à la nôtre. Qu'ils produisent ou non eux-mêmes des signaux électriques, de nombreux poissons sont sensibles au champ électrique que génère tout être vivant et peuvent ainsi détecter une proie cachée sous le sable. Certains requins peuvent percevoir un champ électrique équivalent à celui que produit une pile de 1,5V à 1500 km.

La capacité des poissons à ressentir le stress et la douleur ne fait pas de doute. Lorsqu'ils sont poursuivis, enfermés, ou menacés de toute autre manière, ils réagissent comme le font les humains face au stress par l'augmentation de leur fréquence cardiaque, de leur rythme respiratoire, et par une décharge hormonale d'adrénaline. La prolongation de conditions adverses, telles la trop grande promiscuité ou la pollution, les amène à souffrir de déficience immunitaire et de lésions organiques internes. Tant par sa biochimie que par sa structure, leur système nerveux central ressemble étroitement au nôtre. Chez les vertébrés, les terminaisons nerveuses libres enregistrent la douleur ; les poissons en possèdent en abondance. Leur système nerveux produit aussi des enképhalines et des endorphines, substances analogues aux opiacées et qui possèdent un rôle anti-douleur chez les humains. Quand ils sont blessés, les poissons se tordent, halètent, et exhibent d'autres signes de douleur. Il est clair que les poissons ressentent la peur, qui joue un rôle dans l'acquisition du comportement d'évitement.

De même que si nous ne pouvons avoir la certitude absolue que les bébés (qui ne peuvent relater leur expériences dans un langage intelligible) ressentent la douleur, l'ensemble des données et des connaissances en matière d'évolution indiquent que les poissons sont des êtres sensibles ou même titre que les animaux terrestres et qu'ils ressentent peur, douleur et détresse.

http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article7

Retour