Les animaux sont faits pour être mangés.

Le finalisme est étranger à la pensée scientifique moderne. Aucun être n'est fait pour quoi que ce soit. Si les cultures humaines ont développé des systèmes de pensée et des représentations symboliques validant la supériorité auto-proclamée de l'humain en même temps qu'elles posaient un rapport utilitaire aux autres espèces, ces considérations  sont culturelles, relatives et n'ont aucune pertinence scientifique ou éthique.

A son niveau le plus profond, l'éthique humaine est basée sur la valeur indépendante de l'individu : la valeur morale d'un être humain donné ne doit pas se mesurer d'après l'utilité qu'il a pour l'avancement des intérêts d'autres êtres humains. Traiter des êtres humains de manières qui n'honorent pas la valeur indépendante qui est la leur, est violer ce droit le plus fondamental parmi les droits humains : celui d'être traité avec respect.

La philosophie des droits des animaux exige seulement le respect de la logique. Car tout argument plausible qui explique la valeur indépendante des êtres humains implique que d'autres animaux ont aussi cette valeur, et qu'ils l'ont de façon égale. Et tout argument plausible qui explique le droit pour les humains d'être traités avec respect implique aussi que ces autres animaux ont ce même droit, et qu'ils l'ont de façon égale.

Il est vrai, par conséquent, que les femmes n'existent pas pour servir les hommes, ni les Noirs pour servir les Blancs, ni les faibles pour servir les forts. La philosophie des droits des animaux non seulement accepte ces vérités, plus, elle les met en avant et les justifie (Tom Regan, traduction David Olivier).

 

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