Pourquoi devrions-nous tenir compte des animaux ?

Étant établi que les alimentations végétales sont adaptées à tous les âges de la vie (Association Américaine de Diététique) et que les animaux non-humains sont des êtres sensibles et conscients (Déclaration de Cambridge), la question de la prise en considération de leurs intérêts propres se pose avec urgence.

La problématique est double. D’une part, qu’est-ce qui justifie moralement les souffrances infligées aux animaux non-humains, et plus largement l’appropriation de l’ensemble de leurs fonctions biologiques au profit de l’être humain ? Rien. D’autre part, sur quelle base attribuer des droits inaliénables aux humains et dans le même temps les refuser aux non-humains ? L’arbitraire.

L’ignorer est commode et évite une remise en question d’un ordre établi et des privilèges dont nous jouissons en tant qu’humain. Évacuer la question au mépris de la morale et de l’idée de justice communément admises autant que des éléments apportés par la biologie, l’éthologie et la philosophie morale modernes est un manque de rigueur inacceptable.

Le statut d’objet ou de « bien meuble » n’est plus compréhensible alors que la notion cartésienne de l’animal-machine apparaît clairement obsolète. De fait les animaux non-humains peuvent aujourd’hui envisager de devenir des sujets de droit, des patients moraux, au même titre que les enfants ou les handicapés (statut de « personne non-humaine » accordé aux dauphins par l’Inde).

Au cours de l’histoire, l’élargissement de la sphère de la considération éthique aux individus discriminés sur leur couleurs de peau, genre, identité sexuelle, s’est réalisé par l’identification, la déconstruction et le dépassement de mécanismes d’exclusion en tout points similaires à ceux qui fondent le primat de l’être humain sur les autres êtres sensibles.

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