Pourquoi refuser le lait ? Produire du lait n'implique pas de tuer un animal ?

Comme tout mammifère, y compris l’humain, la vache doit mettre bas pour produire du lait. En temps normal, une vache produirait juste assez de lait pour nourrir son petit jusqu’au sevrage (4 litres par jour pendant quelques mois). Afin d’assurer la rentabilité de la production, les vaches laitières sont donc soumises à une insémination chaque année et leurs petits leurs sont retirés presque immédiatement. L’industrie laitière a crée artificiellement, par des programmes intensifs de sélection génétique, des êtres difformes, véritables usines à lait, qu’elle exploite et envoie à la mort afin de répondre à des objectifs économiques. Les vaches laitières « optimisées » par croisements génétiques sont affectées par de nombreuses pathologies : boitements, mammites, maladies respiratoires, carences. Après trois années d’exploitation et de souffrance, la vache épuisée par la cadence effrénée des grossesses et lactations, et dont la productivité baisse, est réformée, c’est-à-dire envoyée à l’abattoir. Par ailleurs on réformera sans hésiter toutes celles qui ne cadrent pas avec les canons imposés par le mode d’élevage. En liberté, l’espérance de vie d’une vache est de vingt ans. Elles sont envoyées à l’abattoir, âgées en moyenne de cinq ans.

Le veau laitier fait figure de parent pauvre et sa courte existence ne sera faite que de privations et de souffrances. Il est très tôt séparé de sa mère (parfois dès le premier jour), afin bien-sûr de commercialiser tout le lait que la vache produit pourtant à son intention. Il passera les premiers jours de sa courte vie dans un étroit box et subira l’ablation de ses cornes par brûlure profonde. Le consommateur français exigeant de la viande de veau qu’elle soit tendre et rosée, l’anémie est volontairement entretenue chez le veau de boucherie. La promiscuité des élevages et les carences génèrent chez le veau en particulier, diverses pathologies : maladies respiratoires, poux, teignes et parasites internes. Un veau sur trois est atteint de diarrhées hémorragiques sanguinolentes au cours du premier mois de vie et l’issue est fatale dans un cas sur vingt environ. Les veaux sont aussi atteints de graves troubles du comportement. Au bout de trois mois seulement, et après un transport éprouvant, ils sont abattus sans ménagement.

Objetisation d’êtres vivants sensibles, sélection génétique, exploitation systématique, conditions de vie éprouvantes, abattage prématuré : les industries du lait et de la viande vont main dans la main. La même logique productiviste de course à la rentabilité et au profit les anime. La filière laitière envoie à la mort les femelles épuisées, les mâles improductifs et tous ceux qui ne sont pas rentables. La moitié de la viande commercialisée sous l’appellation « bœuf » est en réalité de la vache laitière en bout de course.

 

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